Chez Aquitaine Electronique, une reprise en douceur…et des points d’interrogation

Chez Aquitaine Electronique, un sous-traitant aéronautique de premier rang basé à Serres-Castet, on a traité l’affaire en douceur. La fin du confinement, ce lundi matin, n’a donc pas été subie quand une quarantaine de salariés sont venus se remettre à la tâche.

Après la mise en place du télétravail, pour la moitié des effectifs, mi-mars, « il y a eu ensuite, début avril, une reprise partielle de la production, sur la base du volontariat, et tout en respectant bien sûr les mesures barrières », explique Caroline Mureau, responsable des ressources humaines. L’adaptation, jusqu’à ce jour « s’est faite en douceur, par paliers », l’objectif étant de revenir début juin à la situation initiale.

« Que les gens se sentent bien »

Fiches réflexes, masques, rappels sur la distanciation, affichage des mesures… « L’idée, c’est que le dispositif soit validé par tous, que les gens se sentent bien », décrypte le patron, Christian Houel, soucieux « de créer des automatismes » et de montrer « qu’il est possible de retravailler ».
L’impératif est d’autant plus vital que, à ses yeux, « tout cela n’a rien de ponctuel ». « La situation va durer », redoute le chef d’entreprise qui n’ignore pas que « dans l’aéronautique, on sent toujours, après deux ou trois mois plus tard, les effets d’une crise ». Dès lors, et en l’absence de toute commande « depuis deux mois », son inquiétude n’est pas feinte. Et les points d’interrogation posés sur l’avenir très « nombreux », même si, estime-t-il, « l’Etat a fait du bon boulot en adoptant des mesures aussi inédites qu’exceptionnelles ». Mais, désormais, « c’est à nous de nous adapter, et sans baisser les bras… car on n’en a de toute façon pas les moyens ! » reprend Christian Houel.
Exemple concret : « On va mettre certaines choses au ralenti, mais sûrement pas la recherche-développement, car là aussi, nous n’avons pas le choix ». À son échelle, Aquitaine Electronique s’est dotée d’un bureau d’études conséquent où ne travaillent pas moins d’une cinquantaine de personnes. Lundi, elles étaient encore toutes en télétravail.

« Au moins une année » de creux

À plus long terme, cet opérateur économique dont le fichier clients est heureusement diversifié, mais qui n’exclut pas un recul d’environ 10% de son chiffre d’affaires annuel, s’attend à « faire face à un creux d’au moins une année », voire 18 mois pour cette filière au sein de laquelle les rapports avec les plus gros donneurs d’ordres vont se tendre. Il n’est par ailleurs un secret pour personne que les commandes en provenance d’Airbus, en difficulté, pourraient baisser de 30%.
« Des études sont arrêtées, des investissements gelés, ça va être dur pour tout le monde » soupire Christian Houel.

Sources : La République des Pyrénées